Publié dans Politique

Trafic de tortues protégées - Un député et ses complices envoyés à Tsiafahy

Publié le jeudi, 17 avril 2025

Le verdict dans l’affaire de trafic de tortues impliquant un député malgache est tombé. Le Pôle anti-corruption (PAC) a rendu sa décision, dans cette affaire ayant marqué la fin de l’année dernière.

Parmi les cinq individus poursuivis dans le cadre de ce dossier retentissant, deux personnes — à savoir le parlementaire élu dans la circonscription électorale de Soavinandriana et le propriétaire des tortues — ont été reconnues coupables et condamnées à une peine d’emprisonnement ferme de dix années. Cette lourde sanction est assortie d’une amende financière s’élevant à soixante millions d’ariary par personne. Quant aux trois autres coaccusés, deux collaborateurs du député et un chauffeur, leur responsabilité pénale ayant manifestement également été retenue, ils ont écopé chacun d’une peine d’incarcération ferme d’une durée de quatre années.

En complément de ces peines privatives de liberté et des sanctions pécuniaires prononcées, l’ensemble des cinq personnes condamnées ont été déclarées civilement responsables et sont désormais tenues solidairement de verser un montant total de deux milliards d’ariary à titre de dommages et intérêts. D’après des sources judiciaires proches du dossier, tous les condamnés ont été transférés à la maison centrale de Tsiafahy.

Trafic illicite de tortues, blanchiment de capitaux et trafic d’influence, seraient les griefs retenus contre ces individus. Les faits à l’origine de cette affaire remontent à la veille des festivités de Noël de l’année dernière. C’est dans la Commune rurale d’Antehiroka, située dans le District d’Ambohidratrimo, que s’est produit l’incident initial, a rapporté les Forces de l’ordre. Ce soir-là, une patrouille de la Gendarmerie nationale effectuait une ronde de surveillance lorsqu’elle a repéré deux véhicules à l’arrêt en bordure de route, précisément dans le Fokontany de Morondava. Une activité jugée inhabituelle et suspecte a attiré l’attention des Forces de l’ordre. En effet, des individus étaient en train de transférer discrètement une valise d’un véhicule vers un autre.

Saisi par le doute, le personnel de la Gendarmerie a aussitôt procédé à l’interpellation et à l’identification des occupants des deux voitures. L’un d’eux s’est alors identifié comme étant un député en exercice. Après quelques instants de réticence et de tergiversations, les intéressés ont finalement consenti à accompagner les gendarmes jusqu’au poste afin de permettre une vérification plus approfondie de la situation.

La fouille des véhicules a permis la découverte d’une valise contenant pas moins de 112 tortues radiées, appartenant à une espèce endémique classée parmi les espèces protégées et menacées d’extinction. Cette trouvaille est venue confirmer le caractère manifestement illicite de l’opération en cours. Les individus interpellés sur les lieux — parmi lesquels figurait l’élu parlementaire ainsi que plusieurs de ses proches collaborateurs — ont été placés en garde à vue dans l’attente des suites judiciaires. L’enquête préliminaire diligentée par les autorités compétentes a, semble-t-il, mis en lumière leur implication directe et active dans un réseau de trafic illégal d’espèces protégées.

La Rédaction

Fil infos

  • Concertation nationale - LES RECOMMANDATIONS D’UN CITOYEN D’AMBATONDRAZAKA
  • Détention de Rinah Rakotomanga - Son avocate dénonce des dessous politiques
  • Actu-brèves
  • Loi de finances - Nouveau huis clos des députés
  • Monastère de Mahitsy - Au cœur du silence bénédictin
  • Employés du Groupe Sodiat - « Laissez-nous travailler ! »
  • Immunité - La société civile dénonce la protection accordée aux inspecteurs des impôts et des douanes
  • Nominations de préfets et de chefs de Districts - Le Syndicat des administrateurs civils répond à la polémique
  • Groupe Sodiat - 4000 employés et familles étranglés
  • Conseil des ministres - Près de 150 nominations aux hauts emplois de l’Etat

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Traque aveugle (II) ?
    Nous revenons à la charge. Au risque d’être taxé d’entêté, il nous est impossible de ne pas revenir sur le thème précédent (« Traque aveugle » du 14 /11 /25) afin d’interpeller vivement ce que nous appelions, au final, de traque aveugle à l’encontre des entités de productions appartenant à des nationaux et laisser, non-inquiétés, certains ressortissants étrangers souvent naturalisés malagasy aux pratiques douteuses. Des voix commencent à s’élever et finissent par remonter en surface. Ces voix discordantes inondent la toile et dénoncent : « pourquoi s’acharne-t-on sur certains rares Gasy, capitaines d’industrie, en laissant « en paix » les … autres ! Suivez mes yeux ! Lors de la première édition de la « Traque aveugle » du 14 novembre 2025, on était amené à capter l’attention du public sur certaines opérations militaires, des fois, musclées qui sont en fait, de source avisée, des perquisitions officielles. On différencie difficilement…

A bout portant

AutoDiff